Un baromètre annuel pour mesurer les pratiques alimentaires durables des Français et leur confiance envers l’alimentation

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Chaire Pade - LEGO
Un baromètre annuel pour mesurer les pratiques alimentaires durables des Français et leur confiance envers l’alimentation 

La chaire "Pratiques Alimentaires Durables" (PADE), sous l'égide du Laboratoire d'Economie et de Gestion de l'Ouest (LEGO), a dévoilé, le 16 mai dernier, son premier baromètre portant sur les pratiques alimentaires durables des Français. Découvrez les résultats du baromètre en infographie.

Lancés en 2023, les travaux de l’Observatoire des Pratiques Alimentaires Durables (OPADE) de la chaire PADE ont pour objectif de mieux comprendre les tendances et la confiance des consommateurs à l'égard d'une alimentation durable et de ses acteurs.

Dans le cadre des travaux de l’OPADE, les chercheurs de la chaire ont conçu un baromètre annuel dont les résultats proviennent de deux échantillons représentatifs de la population française et de la population bretonne, afin d’observer plus précisément les comportements dans cette région. Les personnes interrogées sont globalement âgées de plus de 35 ans, et diplômées. En moyenne, les foyers interrogés comportent 2,57 personnes. Le budget moyen pour les achats alimentaires de 512 euros par mois. Un budget légèrement plus élevé que de précédents résultats, pouvant être expliqué par l’inflation. Les grandes et moyennes surfaces (GMS) sont les lieux les plus fréquentés pour ces achats.

 

Présentation de l'échantilon

 

Ce premier baromètre de l’OPADE vise à identifier les vecteurs de confiance des consommateurs dans leurs pratiques alimentaires en général, et dans leurs pratiques durables en particulier, sur l’ensemble de la chaine de valeur : vers qui se tournent-ils de préférence pour acheter leurs produits alimentaires, quels types de produits alimentaires durables privilégient-ils, quels gestes du quotidien mettent-ils en place…

> Télécharger l'infographie du baromètre OPADE

Les principaux résultats du baromètre OPADE

Une confiance assez élevée mais hétérogène envers l’alimentation

Le niveau de confiance des Français dans le système alimentaire est globalement élevé. Pour la région Bretagne, il est légèrement moins important. 

 

Indices de confiance envers l'alimentation


Cependant, la confiance envers les acteurs de l'alimentation, bien qu'assez importante en moyenne, connait de fortes disparités. Les agriculteurs, producteurs, artisans/petits fabricants obtiennent les niveaux de confiance les plus élevés, suivis des petits commerçants. La proximité, tant géographique que relationnelle, est un des éléments clés de confiance envers ces acteurs. 

 

Indices de confiance des consommateurs envers les acteurs de l'alimentation


Les Français ont une confiance relative envers les acteurs de la grande distribution. Par ailleurs, ils manquent de confiance envers les industriels de l’agroalimentaire. Les scores sont globalement similaires pour la région Bretagne, avec un indice de confiance un peu plus important pour les artisans et petits commerçants. 

Les marques locales ont également un niveau de confiance plus élevé que les marques nationales.
 

Zoom sur l’alimentation durable et la confiance

Les personnes interrogées ont indiqué quels acteurs selon eux étaient capables de fournir aux consommateurs une alimentation durable. La confiance est là aussi accordée aux producteurs, petits commerces, agriculteurs et marchés, soit des acteurs de proximité.

 

Indices de confiance des consommateurs envers les acteurs de l'alimentation durable

Une légère baisse des pratiques alimentaires durables (2019 à 2024) 

La chaire Pade avait déjà conduit une étude en 2019 sur les Pratiques alimentaires durables (des pratiques bonnes pour la santé, l’environnement et l’économie locale). Une comparaison a donc été effectuée avec les résultats de 2024.
 
Les chercheurs se sont ici intéressés aux pratiques culinaires, aux pratiques d’achat et à l’emballage.

Les gestes favorisant une pratique alimentaire durable ont légèrement régressé entre 2019 et 2024.  

 

Evolution des pratiques alimentaires des Français

Les pratiques d’achat de fruits et légumes locaux ont augmenté alors que celles liées aux circuits courts se sont maintenues. Ces pratiques s’étaient développées pendant la crise sanitaire de Covid-19 et ont été conservées.
 
En revanche, les achats de produits en vrac et à la coupe sont en baisse, comme l'attention à la limitation des emballages (dans une moindre mesure). Enfin les achats bios sont en baisse sur toutes les catégories de produits alimentaires.
 
La crise sanitaire de Covid-19 a pu contribuer à faire baisser l’achat de produits en vrac pour des questions d’hygiène. L’inflation a quant à elle pu avoir un impact sur l’achat de produits bios, considérés comme plus coûteux.
 
Les résultats ne diffèrent pas entre l’échantillon France entière et l’échantillon Bretagne.
 

Les critères de confiance envers une alimentation durable

Les grands attributs qui définissent un produit durable pour les consommateurs français sont : 

  • la vente directe par le producteur ou dans un magasin de producteurs
  • des produits composés d’ingrédients naturels, de saison
  • des produits locaux.

Typologie des pratiques alimentaires durables 

Les chercheurs ont, sur la base des échantillons de personnes interrogées, défini 4 typologies de comportement envers l’alimentation durable. 

  • Les organisées méfiantes : globalement des femmes âgées de + de 65 ans consacrant un budget assez faible à leur alimentation et préférant faire leurs achats en GMS. Elles sont organisées et prévoient leurs menus à l’avance. Elles sont attentives au mode de péremption et de conservation des produits, certainement dans une logique de limiter le gaspillage alimentaire. Leur niveau de confiance envers l’alimentation en général est faible et ces consommatrices sont méfiantes envers l’alimentation durable. 
  • Les non-impliqués méfiants : globalement des hommes d’âge moyen, en couple avec enfants ou des hommes nouvellement séniors vivant seuls. Ils sont peu diplômés, avec un budget alimentation faible. Ils réalisent leurs achats en GMS. Ils n’ont pas de pratiques alimentaires durables. Ils accordent peu de confiance à l’alimentation et sont méfiants envers l’alimentation durable.
  • Les durables sélectifs : le groupe le plus important parmi les personnes interrogées. Ils sont CSP +, en couple, avec enfants. Ils achètent dans différents lieux d’achats : magasins bios, marchés, producteurs, magasins anti-gaspillage alimentaires. Ils évitent les GMS. Leurs pratiques alimentaires durables sont importantes. Leur confiance est élevée mais sélective en fonction des acteurs. Ils ont confiance dans les produits alimentaires durables s’ils sont locaux, bios, avec peu d’emballages. Ils sont confiants en la capacité des acteurs à proposer de l’alimentation durable, hormis la GMS, la vente en ligne et les industriels.
  • Les familles engagées et confiantes : les personnes interrogées correspondant à ce profil sont des hommes jeunes en couple avec enfants, peu diplômés et consacrant un budget important à l’alimentation.  Ils sont très impliqués dans les tâches alimentaires et vont fréquenter tous les lieux d’achat hormis les grandes surfaces. Ils sont engagés dans les pratiques alimentaires durables, confiants et optimistes envers l’alimentation comme envers les acteurs. 
     
Typologie des pratiques alimentaires durables

En résumé, la confiance envers l’alimentation est globalement élevée. Les acteurs de proximité relationnelle et géographique, et de petite taille, suscitent particulièrement une grande confiance. Les acteurs de l’alimentation peuvent travailler le niveau de confiance en proposant des produits de qualité, en répondant aux attentes des consommateurs et en étant transparents sur les modes de production et la composition des produits.
Les consommateurs auront confiance dans un produit alimentaire durable s’il répond à des critères de naturalité (peu d’ingrédients, naturels, de saison) et de proximité géographique (production et distribution). Concernant les pratiques alimentaires durables, celles-ci ont été chahutées par la crise sanitaire et l’inflation

A propos de la chaire PADE 
L’objectif de la chaire PADE est de développer la confiance entre les acteurs de l’alimentation par une vision commune des pratiques alimentaires durables. Elle a également pour but de participer au renforcement des liens de confiance, de la fourche à la fourchette, entre les parties prenantes (entreprises, pouvoirs publics, associations et consommateurs) souhaitant favoriser une alimentation durable, en aidant à établir des modes de production et de consommation durables.  La chaire est conçue autour d'une équipe de chercheurs, accompagnée d'acteurs socio-économiques : entreprises, associations, collectivités territoriales, établissements d'enseignement supérieur. Outre l'Observatoire OPADE, la chaire abrite des programmes de recherche et des événements tel que le Food Hackathon.

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