Du 26 au 28 avril 2022, l’Université de Bretagne Occidentale a accueilli plusieurs chercheurs et chercheuses européens dans le cadre des activités de l’université européenne SEA-EU en partenariat avec la Zone Atelier Brest-Iroise. À travers diverses activités, ce workshop avait pour objectif de mieux comprendre comment les chercheurs des universités SEA-EU collaborent avec les acteurs locaux dans le but d’améliorer la résilience des zones côtière et à la durabilité des socio-écosystèmes locaux.
La science avec et pour la société
Les socio-écosystèmes côtiers sont soumis à de multiples contraintes humaines et naturelles, qui modifient leur fonctionnement. Pour comprendre ces évolutions, il est indispensable de prendre en compte des connaissances issues de différentes disciplines, à des échelles spatiales et temporelles variées. Il est aussi essentiel de mettre en place des démarches et des outils qui permettent le partage des connaissances, à la fois avec les scientifiques, mais aussi avec les acteurs sociétaux.
Le workshop du mois d’avril a permis de présenter plusieurs projets où scientifiques et acteurs locaux travaillent ensemble pour un même objectif : construire un avenir durable des zones côtières. Le partage de connaissances, de données, de bonnes pratiques et de méthodes de gestions sont indispensables pour atteindre cet objectif. Grâce au Transformation Lab, l’Université européenne de la Mer SEA-EU a fait un pas en avant pour engager et renforcer les liens avec les nombreux acteurs sociétaux qui les entourent.
À la rencontre des acteurs du territoire de la zone atelier Brest-Iroise
La première journée du Transformation Lab a débuté par une série de présentations et d’échanges autour des divers projets qui rassemblent les parties prenantes et les chercheurs pour un avenir durable des socio-écosystèmes.
Le deuxième jour, les participants ont pu découvrir les activités de co-recherche menées sur le territoire de la Zone Atelier Brest-Iroise (ZABrI) lors de différentes visites de terrain. Situé à l’interface terre-mer, ce territoire est particulièrement exposé au changement climatique et aux activités anthropiques côtières.
Le groupe s’est tout d’abord rendu à la Pointe de Dinan, à la rencontre de Sophie Coat, la conservatrice de la Réserve Géologique de Crozon. Ils ont échangé sur le travail entre la Réserve et les scientifiques pour étudier l’érosion de la côte, notamment grâce à l’installation de capteurs qui permettent de mieux comprendre l’érosion des falaises rocheuses. Les relevés réalisés sur ce site par la Réserve sont régulièrement transmis aux scientifiques, qui analysent alors les données recueillies. Cet échange de données aide la Réserve à adapter la gestion de ces sites.
La journée s’est poursuivie par la visite de la ferme du Parc Naturel Régional d’Armorique (PNRA) à Rosnoën qui est située en bordure de la rivière du Faou. En collaboration avec des scientifiques, l’Établissement Public d’Aménagement et de Gestion du bassin versant de l’Aulne (EPAGA) et la ferme ont travaillé sur un projet visant à préserver la qualité de l’eau de la rivière afin qu’elle ne vienne pas polluer les eaux côtières et contaminer les exploitations ostréicoles voisines. Ils ont ainsi identifié les sources de pollution provenant de la ferme et, suite à la réalisation de travaux adaptés, ont pu mettre en place de nouvelles mesures dans le but de filtrer les eaux polluées en provenance de la ferme.
Ensuite, les participants ont eu l’occasion de se rendre à l’écloserie du Tinduff, pour échanger avec Florian Breton. Depuis 40 ans, l’écloserie du Tinduff élève des naissains de coquilles Saint-Jacques, une espèce devenue rare en Rade de Brest. Son activité vise à maintenir le stock de coquilles Saint-Jacques de manière durable, en contribuant notamment à la reproduction de l’ensemble du gisement de la rade de Brest. Les coquilles semées représentent aujourd’hui une part importante de la pêcherie. L’écloserie du Tinduff travaille en étroite collaboration avec des scientifiques et les professionnels de la pêche en rade de Brest, mais aussi avec les autres comités des pêches, de Granville à la Rochelle.
Enfin, la dernière visite a consisté en une présentation par Agathe Larzillière des activités du PNRA menées en rade de Brest. Leur mission vise à préserver et restaurer la faune et la flore, tout en interagissant avec les professionnels et les habitants de ce territoire. L’un des exemples présentés concernait la Spartine, une plante invasive d’origine exotique, qui menace la biodiversité de la rade de Brest car elle engendre un envasement important des fonds de rias et des petits chenaux, menaçant ainsi la biodiversité en Rade de Brest (benthos, poissons et oiseaux notamment), et impacte les activités des professionnels de la pêche. Le PNRA et l’IUEM travaillent ensemble afin de mieux comprendre les invasions biologiques, et pouvoir ainsi adapter les interventions sur le secteur.
La matinée du troisième jour (28 avril) a été consacrée à la découverte du Parc Naturel Marin d’Iroise (PNMI), commentée par Philippe Le Niliot, qui a présenté les enjeux de conservation de cet espace naturel, où il faut savoir concilier à la fois la protection de ce milieu et des espèces qu’il abrite, et le développement des activités maritimes. Pour mener à bien ces missions, le PNMI travaille en étroite collaboration avec plusieurs acteurs locaux, dont les scientifiques de l’IUEM. Dauphins, phoques, fous de Bassan et autres espèces se sont joints à ce voyage vers l’île de Molène.
Après la visite du Musée de l’environnement insulaire, les participants ont travaillé ensemble autour d’un questionnaire pour partager leurs expériences de transdisciplinarité dans le cadre de projets réunissant scientifiques et acteurs locaux.
Pour plus d’informations :
- drive.sea-eu@univ-brest.fr
Ce workshop a été financé par l’Union européenne, via le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 (accord de subvention n°101017454).